Je l‘ai déjà écrit par ailleurs : j’ai une relation assez complexe au sommeil. Je ne sais pas me coucher, j’ai des tendances insomniaques et bien entendu, je suis incapable de me lever le matin… Pendant un temps, j’avais même mis un réveil au pied de mon lit, pour lequel j’étais obligé de me lever pour l’éteindre. Avec une sonnerie atroce.
J’ai longtemps eu des moyens comment dire… très faibles. J’ai longtemps été un travailleur pauvre. Forcément, les équipements de la maison passait après tout, donc je n’achetais rien… Pendant près d’une dizaine d’années, j’ai dormi sur un mauvais matelas en mousse posé à même le sol, qu’il fallait relever tous les matins pour éviter qu’il moisisse, vu la condensation qui s’accumulait dessous la nuit.
Je vivais comme cela quand la spondylarthrite s’est invitée dans ma vie. Sans en être malheureux pour autant, bien au contraire, ce furent des années magnifiques.
La vie ayant décidé de devenir sympa avec moi financièrement parlant, j’ai pu enfin, à presque 30 ans, m’équiper d’une literie convenable, à la faveur d’un licenciement qui m’a permis de sacrément évoluer professionnellement. C’est l’histoire de la roue qui tourne.
Ce n’est pas le matelas, ni le lit qui ont révolutionné mes nuits, même si j’avoue que j’ai bien pris goût à ce confort… et pas que moi 🙂
Très fréquemment, je me réveillais avec des torticolis affreusement douloureux. Une conséquence très claire de la spondylarthrite dans ses plus belles œuvres. Quand je dis fréquent, cela pouvait arriver une fois par mois. C’était insupportable. Cela mettait de longs jours à s’estomper, au prix de maintes sorties annulées.
Un jour à Noël, ma belle-même (jolie-maman comme je m’amuse à l’appeler) à eu la superbe idée de m’offrir un oreiller à mémoire de forme. Je n’ai pas vraiment compris le cadeau sur le coup. Mais comme je suis poli, je l’ai installé le soir même.
Quand j’ai posé ma tête dessus, je me suis demandé comment on pouvait réussir à dormir sur ce machin super épais, mois qui était habitué à des oreillers tout plat, tellement je les avais usé…
Après la première nuit passé avec cet oreiller, je me suis juré de le remiser dans une armoire et de le ressortir qu’en cas de visite de la belle-famille. La procrastination dont je suis coutumier a fait le reste : j’ai remis ça à plus tard et l’oreiller est resté. Tellement que j’ai fini par m’y habituer.
Ce n’est que plusieurs mois plus tard que je me suis rendu compte que les torticolis s’étaient envolés. Je m’en suis rendu compte lors d’un matin chez mes beaux-parents, où je me suis levé avec un affreux torticolis, car j’avais dormi sur un oreiller… tout plat. Ils m’avaient offert un oreiller d’une qualité qu’ils n’avaient même pas chez eux. 🙂
Dès lors, j’ai compris : il ne me quitte plus et les torticolis, même s’il m’arrive encore d’en contracter parfois lors de violentes poussées, appartiennent désormais au passé !