A l’occasion de l’achat de ma première maison, j’ai découvert un univers totalement inconnu pour moi : celui des banques et des assurances. J’étais relativement jeune, ou immature (ça dépend des points de vue !) et je n’avais jamais eu l’occasion de m’y confronter.
Je croyais naïvement que la réalisation d’un emprunt était une formalité assez simple. Elle l’est sans doute lorsque l’on a aucun problème de santé… Cela change un peu dès lors que l’on a une spondylarthrite ankylosante…
Comme j’ai tendance à fuir un peu tout ce qui est administratif, j’avais opté pour un courtier. Certes, cela a un coût, mais il fait les démarches à notre place : j’ai donc acheté de la tranquillité et du temps. Par ailleurs, je la connaissais : face à l’inconnu, j’étais rassuré d’être accompagné par quelqu’un qui ne m’était pas inconnu. Je ne regrette toujours pas ce choix et j’ai fait de nouveau appel à elle par la suite.
Bref.
Est arrivé le moment du questionnaire médical. Petit exercice où l’on croise les doigts pour ne jamais cocher une case « oui »…
Évidemment, avec une spondylarthrite, j’ai dû en cocher au moins deux… Ce qui signifie au mieux des surcoûts d’assurance, des exclusions ou pire un refus d’assurance. Le refus entraînant l’impossibilité de contracter un prêt.
J’ai donc été tenté de mentir… et ne pas déclarer ma spondylarthrite : je ne suis pas dans une forme sévère et visible. J’aurais pu le tenter. Et comme j’étais en confiance avec ma courtière, je m’en suis franchement ouvert à elle. Elle débutait dans le métier, et j’étais son premier cas un peu particulier. Elle a beaucoup appris, (moi aussi) et m’en reparle souvent.
Oui, mais… les conséquences ?
La conséquence est simple et comparable au fait de provoquer un accident de voiture ivre mort : l’assurance refusera d’exercer son rôle en cas de pépin de santé. Il faudra donc assumer le coût du crédit dans son intégralité (au mieux !) y compris en étant invalide ou suite à tout autre événement.
Si l’on est seul, on peut assumer (ou pas) sa connerie. Seul. Cela prend une toute autre dimension dès lors que l’on est en couple et/ou avec un enfant. Ce qui est mon cas.
L’avenir étant par définition imprévisible, je crois qu’il est important de préserver les siens. Suis-je capable de dire au moment de la souscription qu’il ne m’arrivera rien durant les 25 prochaines années ? Non. Suis-je capable de prendre le risque de faire porter les conséquences de mes actes à ma famille ? Non. Ai-je prévu de rester célibataire sans enfant pour les 25 prochaines années ? Non, mais je ne suis pas le seul à décider 😉
Par ailleurs, mentir est une fraude à l’assurance et expose à des sanctions lourdes, qui, là aussi, peuvent retomber sur nos proches.
L’objet de ce billet n’est pas de faire un cours en assurance : je n’en ai ni la prétention ni la compétence, même si j’essayerai d’en faire un billet, tellement j’en vois tenté par le mensonge (et je les comprends). Il n’a pas d’autre objectif que d’alerter sur les éventuelles conséquences que cela peut engendrer, plus sur le plan humain que sur le plan légal.
Et soyons clair : je trouve le système profondément injuste, car c’est un véritable parcours du combattant, sur lequel je reviendrai.
Et vous, avez-vous réussi à contracter un emprunt ? Ou avez-vous dû abandonner votre projet ?